Lorsque je participe aux commémorations en l’honneur des anciens combattants, je ressens toujours la même émotion et la même fierté. L’émotion de me tenir au milieu d’hommes qui ont consacré une partie de leur jeunesse à protéger notre liberté et qui sont fidèles au souvenir de leurs frères d’arme morts pour la France. La fierté de rendre hommage, à mon tour, en tant que Députée de la Nation, à ceux qui ont disparu au combat et de perpétuer leur mémoire, année après année, dans notre histoire commune. Et j’ai une pensée pour les veuves des anciens combattants qui sont souvent, elles aussi, des figures fortes des associations.
Mais il arrive parfois que les blessures du passé soient encore palpables, les ressentiments toujours vifs, empêchant la construction de souvenirs partagés. C’est le cas de l’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Dès le début de son premier quinquennat, Emmanuel Macron décide de regarder la réalité en face, pour accepter toutes les facettes de cette histoire complexe. En 2018, il reconnaît l’assassinat par la France de Maurice Audin, mathématicien indépendantiste. En 2020, il confie à l’historien Benjamin Stora la rédaction d’un rapport, « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ».
https://medias.vie-publique.fr/data_storage_s3/rapport/pdf/278186.pdf
Du rapport que Benjamin Stora lui remet en janvier 2021, Le Président retient rapidement plusieurs mesures, comme la reconnaissance, en mars, de l’assassinat d’Ali Boumendjel, avocat et dirigeant nationaliste ou l’institution d’une Journée d’hommage aux harkis, le 25 septembre, reçus quelques jours plus tôt à l’Élysée. En février 2022, une loi de réparation en leur faveur est promulguée. Pour apaiser toutes les mémoires, Emmanuel Macron décide, en janvier 2022, de célébrer d’autres dates du souvenir : la commémoration de la répression de la manifestation des travailleurs algériens en France le 17 octobre, et le cessez-le-feu en Algérie, après les accords d’Évian le 19 mars.
Pour la première fois de mon mandat, j’ai donc participé à la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Je l’ai célébrée, le 17 mars devant le monument aux morts de la mairie du 15ème arrondissement puis le lendemain aux côtés d’Olivier Bidou, président des anciens combattants du 7ème arrondissement, et de Josyane Gaude, adjointe à la mairie du 7ème chargée notamment des anciens combattants.
Je connais personnellement Olivier Bidou que j’ai rencontré plusieurs fois en circonscription et accueilli avec un groupe de ses camarades à l’Assemblée nationale. Tout naturellement, il voudrait transmettre le relais aux plus jeunes, les impliquer davantage et j’aimerais bien sûr l’aider dans cette tâche. Pour cela, j’ai aussi besoin de vous : je suis preneuse de toutes vos bonnes idées et de vos initiatives, de sorte que le 19 mars 2024, nous soyons entourés de jeunes, petits-fils ou arrières petits-fils de harkis, d’indépendantistes ou de pieds noirs. Ce devoir de mémoire est aussi le leur.